« L’héritage transfiguré de Sonia Delaunay » /

La quête de soi-même a conduit Irina Ozi Ozarinska à expérimenter la transformation des corps humains, dont la vie est constamment réinterprétée au prisme de l’imaginaire, tandis que les métamorphoses des corps nous font nous demander si l’homme n’est pas un patchwork fait de mythes, de fantasmes, de croyances et de ces choses perçues comme réalité.

La transformation de l’héritage de Sonia Delaunay n’est pas un hasard pour Irina Ozi Ozarinska. Les deux artistes sont originaires d’Odessa. Irina est née neuf mois avant que Sonia ne quitte ce monde. Semblable à Sonia, Irina est extrêmement sensible à la couleur, pour être plus précise aux couleurs - les couleurs claires et lumineuses du sud de l’Ukraine. Cependant, contrairement aux abstractions de Delaunay, elle leur donne forme. L’arrière-plan de leur oeuvre respective reste toutefois le même : l’expérimentation. L’histoire personnelle d’Irina, qui a quitté sa ville natale d’Odessa pour Venise, ressemble à l’histoire personnelle de Sonia, qui s’est installée à Paris à l’âge de vingt-deux ans. De plus, le destin des deux artistes est noirci par la guerre. L’agression russe actuelle contre l’Ukraine a amené Irina à reconsidérer la biographie de Sonia, qui, étant juive, a dû chercher refuge dans le sud de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, craignant à la fois pour sa vie et pour le sort des œuvres de Robert Delaunay, son mari.